Nantes
mardi 16 septembre 2008
La Ligue des droits de l'Homme ouvre ses archives au public
La section nantaise de l'association s'apprête à déposer au Centre d'histoire du travail ses archives depuis 1905 et jusqu'en 2002. Un matériau historique très riche.
« Il est très rare que les fonds d'association soient aussi bien conservés, malgré quelques périodes de lacunes (1914-1920, 1936-1948 et 1953-1963), confie l'archiviste Claire Bernard-Deust. Celui-ci est donc assez précieux pour témoigner du fonctionnement d'une association mais aussi car il aborde un large éventail de thématiques : pacifisme, montée du fascisme, grève d'ouvriers nantais, etc. ».
« Donner du sens à notre action »
L'accessibilité au public de ce matériau historique offre des perspectives variées. Il pourrait notamment servir de base documentaire pour des mémoires de maîtrise. « Pas seulement sur l'histoire de la ligue ou du militantisme, mais plus largement sur l'histoire politique, institutionnelle, juridique, économique et sociale, car les documents décrivent à leur façon la société nantaise du 20e siècle », précise d'ailleurs Claire Bernard-Deust.
La section du pays nantais de la Ligue des droits de l'Homme voit aussi dans ce travail une manière de « donner du sens à notre action malgré les difficultés du moment ». « Les droits et les libertés ne se portent pas bien dans le monde et dans notre pays. Le droit au travail et à un revenu décent, on en est loin ! On peut même parler de souffrances sociales. Ces archives sont aussi là pour nous rappeler qu'il y a eu d'autres difficultés dans le passé, comme la crise des années 30 », explique Philippe Legrand, vice-président de l'association. Élodie Retière-Henry, jeune comédienne et militante à la LDH, abonde et trouve pour sa part « très intéressant de retrouver cette histoire pour savoir dans quelle lignée s'inscrit notre militantisme ».
Tout le travail réalisé par la section nantaise sur ses archives sera présenté le 9 octobre à la Manufacture des tabacs lors d'une journée de réflexion et d'échange sur l'action militante pour les droits de l'homme à Nantes.
Jérôme Jolivet
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